Le Real Madrid atteint la gloire à Kaunas et renforce encore un peu plus sa légende en étant sacré champion d'Europe pour la onzième fois de son histoire, la troisième en huit ans (2015, 2018 et 2023). Pour y arriver, il a dû battre l'Olympiakos, comme en 1995 à Saragosse et en 2015 à Madrid, dans une finale inoubliable durant laquelle il s'est encore une fois dépassé pour tutoyer les sommets. À la Žalgirio Arena, notre équipe est dans un premier temps revenue d'un déficit de 12 points avant la pause, puis dans un second, menée de sept points à la 35', elle s'est montrée fidèle à son ADN pour renverser la situation. Ce qu'elle a fait grâce à un panier magique de Llull à 3,1 secondes du terme, passant par dessus les 2,18m de Fall, pour offrir le titre qui couronne une saison héroïque. Sergio Rodríguez a été tout aussi magistral, avec 8 de ses 15 points inscrits dans les cinq dernières minutes (auxquels il faut ajouter 9 passes pour 23 d'évaluation), à l'instar de Tavares, MVP du Final Four avec un nouveau double-double (13 points et 10 rebonds).
Pour atteindre ces sommets, le Real doit affronter l'un de ses plus grands défis. Il ne doit pas seulement faire face à l'Olympiakos, mais aussi à une Žalgirio Arena aux couleurs du Pirée et de ses milliers de supporteurs. Mais le Real sait faire, comme il l'a déjà montré à Belgrade. La bataille finale, qui démarre avec un retard de cinq minutes en raison d'un problème à la table de marque, prend vite des airs de lutte. Alors que le score est de 9-9, l'Olympiakos prend l'initiative grâce à son adresse derrière l'arc. Comme en demi-finales, le Real gagne la guerre du rebond et ferme totalement sa raquette, face à quoi la formation grecque répond par de la réussite à trois-points symbolisée par un 5/8 dans le premier quart. Canaan, Vezenkov et Papanikolaou se répartissent les 24 points de leur équipe, qui compte jusqu'à 12 points d'avance à la 9' (24-12).
Une superbe réaction madridista
Le Real réussit pour sa part à conserver sa concentration dans une atmosphère qui lui est hostile. C'est justement là, plus que jamais, que l'union fait la force. Tavares montre la voie et maintient l'équipe au plus proche de son adversaire grec avec 5 points et 5 rebonds. Chus Mateo ouvre alors son banc et sort la vieille garde, qui ne manque pas à l'appel. Avec Sergio Rodríguez aux commandes (5 points et 6 passes décisives), nos protégés s'améliorent en attaque et commencent à régler la mire longue distance, avec six paniers primés dans le second quart. Causeur, Musa, Rudy et, surtout, Hezonja, auteur de 12 points dans le premier acte, lancent une série de 19-5 en cinq minutes qui offre l'avantage à notre équipe (20-31, 14'). Cette série se transforme même en 33-16 synonyme de plus gros avantage madrilène à la 48' (40-45). Seuls des paniers d'un inspiré Mckissic (10 points) permet aux Grecs de recoller avant la pause (45-45).
vidéo.78-79: Le Real remporte sa Undécima grâce à un panier magique de Llull
Au retour des vestiaires, la tension monte considérablement en gamme, ce qui se ressent sur le rythme de l'attaque, limitée à 10 minutes bien moins productives. Les deux formations se précipitent et enchaînent les pertes de balle, ce qui profite à l'Olympiakos qui remporte ce quart temps 18-14 et entame le dernier avec un score en sa faveur de 63-59, en grande partie grâce au manque de réussite de Rudy, dont le tir à trois-points semble rentrer avant finalement de sortir au buzzer.
La malchance de cette dernière action, qui aurait pu nous replacer à un point, se confirme dès l'entame du dernier quart avec un +7 pour les Grecs (32'). Mais le Real ne baisse pas les bras, ce n'est pas dans notre ADN, sinon nous ne serions jamais arrivés jusqu'ici. Même des décisions arbitrales pour le moins discutables dans les dernières minutes ne sortent pas cette équipe du match. Quoi de plus normal, elle dispose d'un mental d'acier et répond comme une championne dans une ambiance qui lui est pourtant ô combien hostile. Causeur est le premier à faire face et enchaîne deux tirs primés qui stoppent la marche en avant de l'Olympiakos. À cinq minutes du terme, un panier à trois-points de Vezenkov porte pourtant le score à 74-67.
L'Euroleague des vétérans
Mais Sergio Rodríguez n'abdique pas et fait de ce Final Four le sien. Avec huit points de suite, il remet notre équipe à porter de tir à 45 secondes du terme (78-77). Sur l'action suivante, le Real sort une action défensive dont il a le secret et récupère le ballon. Notre capitaine Sergio Llull demande alors le ballon et prend ses responsabilités. En solitaire, il envoie un tir impossible qui frôle le plafond de la salle et passe au-dessus des bras de Fall, pour finalement tomber dans le panier, un panier qui offre la Undécima. Ne reste plus que 3,1 secondes à jouer dans une Žalgirio Arena transformée en cathédrale (78-79, 40'). Aucune autre équipe n'a remporté autant d'Euroleagues lors des huit dernières années que la notre. Impressionnant. Cette saison, avec la Supercoupe Endesa, nous comptons déjà deux titres. En outre, nous repartons de Kaunas avec le titre de champions d'Europe chez les juniors.
STATISTIQUES DE OLYMPIAKOS-REAL MADRID